Joëlle Lê propose une approche contemporaine et innovatrice de la nature. Elle nous invite à entrer dans la forêt à l’heure bleue, à ce moment où la pénombre s’installe ; quand la lumière, enfin, est apaisante.
Par une technique inspirée de l’argentique et de la peinture, son appareil réinvente le temps et l’espace pour proposer un paysage que le réel n’offre pas à l’oeil nu.
Par une technique qui ne demande aucun montage numérique, elle crée un paysage qui n’existe pas. L’ici devient l’ailleurs.
Ses paysages dévoilent le temps de l’âme. Joëlle Lê ne capture pas l’instant. Elle le recrée en condensant différentes temporalités. Dans cet instant inventé se déploie le parcours d’une femme et d’une artiste qui a sublimé les ténèbres et rejoint sa lumière.
L’émotion, dans sa délicate brutalité, est face à nous. Sans vitre. Nous entrons dans l’intimité d’un paysage et plongeons dans la profondeur du noir, rendue par une impression mate sous un tirage pigmentaire.
Parce que l’émotion est unique et ne peut être reproduite, chaque photographie n’a qu’une seule impression. Et pour inscrire l’éphémère dans l’éternité, ses photographies sont proposées dans des cadres d’un bois que le temps n’altère pas.
Joëlle Lê ne donne pas simplement à voir le réel. Elle nous offre la réalité d’une émotion. Découvrir son oeuvre, c’est entrer dans la forêt de l’âme et observer, dans un instant recréé, le déploiement d’une spiritualité.
–English-
Joëlle Lê brings to the forefront a contemporary and innovative take on nature. She invites us to enter the forest during the blue time, the moment when the twilight sets; when the light, finally, is at peace.
Stemming from a technique inspired by analog photography and paintwork, her device reinvents time and space creating a landscape which reality cannot offer to the naked eye.
Through a method which doesn’t require any digital editing, she creates a landscape which does not exist.
The Here becomes the Elsewhere.
Her landscapes reveal a soulful time. Joëlle Lê doesn’t capture the moment. She recreates by condensing different timelines.
In the moment of creation, the journey of a woman and an artist who has risen from the shadows and rejoined the light.
Emotion, in its delicate brutality, is in front of us. Without a window. We enter the intimacy of a landscape and we dive into the depths of darkness, the outcome of a matte impression under a pigmented print.
Because emotion is itself unique and cannot be recreated, each photograph only has one unique print. And to write down the impermanent in eternity, her photographs are presented in wooden frames that won’t succumb to time.
Joëlle Lê does not simply provide a viewing of what is real. She offers us the reality of an emotion. To discover her temporal paradoxes is to enter the forest of the soul and to observe, in a moment recreated, the unfolding of spirituality.